
samedi 7 mai 2011
vendredi 6 mai 2011
dimanche 24 avril 2011
Triptyque de Fête

Primevères sauvages. L'annonce de la renaissance et du début d'un nouveau cycle de vie. La vie malgré tout. La vie toujours.

Fête de chocolat. Comme il m'est nostalgique de penser à cette fête de Pâques, qui n'était pour moi qu'une sorte de conte, une histoire à lire dans Astrapi - c'est ce qui arrive quand on n'est pas croyant.
Et puis un beau dimanche, on entendait les cloches sonner, et on nous disait qu'elles partaient pour Rome, nous nous tordions le cou avec les copains, pour scruter le ciel bleu, sûrement on devrait les voir voler...
Un autre jour elles revenaient, et là au matin...chasse aux oeufs, aux poissons, aux lapins, et aux poulettes décorées dans le jardin, du chocolat, du chocolat, du chocolat!

Oeufs. Chatoyants, colorés, effrayants, doux ou lourds, leur coquille n'en est jamais que l'extérieur, et on ne sait jamais ce qui nous attend au dedans. Les plus inquiétants ne sont pas forcément les plus dangereux, et les plus attrayants les plus accueillants.
lundi 11 avril 2011
Source.

Si l'on se penche et qu'on regarde attentivement, sous les feuilles et derrière le doux murmure de cette eau bruissante, tout à côté des cailloux polis, on distingue des petites traces de pas. Rien de flagrant et d'évident, mais leur régularité ne permet aucun doute. Ni traces de pattes, ni traces de bave. Il s'agit bel et bien de petits pieds, minuscules et légers, qui sont passés par là.
On peut envisager qu'avant de disparaître dans les feuillages humides, la créature s'est penchée sur la source, ou bien venait-elle juste de la traverser? S'agissait-il d'une baignade à l'aube, ou du remplissage de cosses de glands, soigneusement évidées pour servir de bassines?
Les traces n'en disent pas tant.
Je voudrais pouvoir les suivre - si j'avais la potion qui rend tout petit-petit - et rejoindre le sentier, loin sous la futaie de ronces, à l'abri de toute intrusion humaine.
Ah oui, bien sûr, ce serait moi, l'intruse humaine, mais si la vie le souhaitait, elle me ferait croiser la route d'un furet affamé, et couic, il ne ferait qu'une bouchée de cette petite personne partie fureter là où elle ne devait pas!
samedi 2 avril 2011
Avril sera poissonneux...
Mes petites voisines du 4 ème ont trouvé ce qui sera mon thème du mois d'avril.
Sur ma porte m'attendait ceci :

Je décide donc de parler de l'eau, des poissons, des sirènes, des ondines, des torrents, des tempêtes, des embruns, des rivages, des grèves et des falaises.
De la mousse et des rochers dans les sous-bois, là où se tapissent des mares secrètes pleines de bestioles, des crustacés bizarres, des galets doux, du bois flotté, des étangs glauques, des barques abandonnées...
Avril sera aquatique.
Images et mots au gré des courants...
Sur ma porte m'attendait ceci :

Je décide donc de parler de l'eau, des poissons, des sirènes, des ondines, des torrents, des tempêtes, des embruns, des rivages, des grèves et des falaises.
De la mousse et des rochers dans les sous-bois, là où se tapissent des mares secrètes pleines de bestioles, des crustacés bizarres, des galets doux, du bois flotté, des étangs glauques, des barques abandonnées...
Avril sera aquatique.
Images et mots au gré des courants...
lundi 28 mars 2011
New York
samedi 19 mars 2011
Prendre la route

Quand j'étais petite, j'ai plusieurs fait mon balluchon pour partir.
Je mettais dans une sacoche en jean que je m'étais faite: un sandwich à la confiture, un carnet et un crayon, mon canif, mes objets les plus précieux enfermés dans une petite boîte en plastique, et le livre que je lisais à ce moment précis. Je crois que je n'ai jamais songé à prendre un vêtement de rechange ou à boire.
Une fois équipée, je montais bien haut mon col d'anorak, j'enfilais mes bottes ou mes pataugas, et je partais d'un pas décidé à l'aventure. Je ne disais pas au revoir, je ne prévenais personne, je partais sans me retourner. On ne me reverrait pas de sitôt, et ce serait bien fait pour eux ! Je pouvais vivre sans eux, et ils en seraient les plus malheureux, c'était certain !
Je montais vers le haut du pays à travers champs, cueillais des noisettes ou des carottes sauvages au passage, saluais les vaches que je ne verrais bientôt plus, et je filais vers ma liberté. Sur le plateau, derrière la maison, des champs immenses s'étendaient, labourés, semés, poussés, selon la saison de ma fugue. Je longeais les bordures et partais vers l'horizon le plus dégagé, loin là-bas.
Et puis après quelque temps, les limites de mon territoire connu s'estompaient et laissaient place à des champs et des reliefs dont j'ignorais tout, des zones de bois que je n'osais traverser, ne sachant ce qui s'y cachait. Le jour commençait à décliner, mon pas se ralentissait peu à peu, je flânais plus que je n'avançais, et invariablement, j'entamais une grande courbe qui finissait par me ramener vers le village.
Revenue aux abords des fermes, fatiguée par ma longue marche, je mangeais mon sandwich, s'il n'avait pas déjà été englouti dès le premier quart d'heure, et puis je rentrais à la maison. Je laissais mes chaussures crottées au sous-sol, et je montais, secrètement penaude d'être de retour, un peu inquiète de ce qu'on me dirait en me voyant rentrer, et finalement vexée que personne n'ait remarqué ma longue absence.
Une si longue absence. Un après-midi d'enfant.
Une vie entière quand on a 9 ans.
mardi 8 mars 2011
Vie de chien
Qui voudrait être un ridicule chihuahua tremblotant, un vascillant whippet dans le froid de l'hiver ou une touffe de poils cotonneux, affublé d'un manteau à carreaux?
Sur la nappe à carreaux de la cuisine, une truffe chocolat qui chipe des friandises pendant que le feu crépite dans la cheminée, ça, ça aurait de la gueule !
Arriver fièrement avec un lièvre dans ladite gueule, queue dressée, regard brillant, attendant le respect et les félicitations de l'humain aux bottes en caoutchouc vert.
La terre odorante collée aux pattes, se faire chasser de la maison par des cris, des rires et des mouvements de torchons frénétiques.
Humer la pluie qui vient dans le vent du matin, courir après les pommes de pin qui roulent, fourrager les champignons sous les souches vermoulues, croquer les escargots imprudents sous les pisssenlits, se glisser sous les haies pour dénicher les terriers, se ficher des bardanes accrochées plein partout !
Quelle belle vie que ce serait !
Mais dans la ville, ça rigole pas. Pas de haies, pas de terre, juste de la puanteur d'humains et de la mauvaise humeur.
Heureusement qu'il en est, pour leur offrir un bar...
Sur la nappe à carreaux de la cuisine, une truffe chocolat qui chipe des friandises pendant que le feu crépite dans la cheminée, ça, ça aurait de la gueule !
Arriver fièrement avec un lièvre dans ladite gueule, queue dressée, regard brillant, attendant le respect et les félicitations de l'humain aux bottes en caoutchouc vert.
La terre odorante collée aux pattes, se faire chasser de la maison par des cris, des rires et des mouvements de torchons frénétiques.
Humer la pluie qui vient dans le vent du matin, courir après les pommes de pin qui roulent, fourrager les champignons sous les souches vermoulues, croquer les escargots imprudents sous les pisssenlits, se glisser sous les haies pour dénicher les terriers, se ficher des bardanes accrochées plein partout !
Quelle belle vie que ce serait !
Mais dans la ville, ça rigole pas. Pas de haies, pas de terre, juste de la puanteur d'humains et de la mauvaise humeur.
Heureusement qu'il en est, pour leur offrir un bar...

jeudi 3 mars 2011
Rivage
mercredi 2 mars 2011
Dernière demeure

Elle n'aimait pas les tombeaux. Elle ne les avaient jamais aimés. Certains les trouvaient beaux, romantiques, ou gothiques. Prétextes à des fêtes étranges dans les allées délabrées du vieux cimetière. On y allumait des bougies, de l'encens, on y évoquait les esprits, les fantômes et ça se terminait par des cris et une fuite éperdue quand la peur se faisait trop oppressante. Des soirées d'étudiants stupides et avinés.
Elle n'y allait jamais.
Plus jeune, elle voyait sous la terre, sous les pierres, elle voyait les corps, les gisants, les âmes, et elle avait peur. Trop de monde qui la regardait, qui semblait lui demander quelque chose qu'elle ne saisissait pas. Trop de questions.
Ses yeux s'étaient fermés depuis, elle n'avait plus ses visions étouffantes, mais l'essentiel demeurait. Elle savait qu'ils étaient là. Et elle n'aimait pas les savoir sous terre. Elle n'aimait pas ce qui s'y passait. Car elle avait vu.
Inscription à :
Articles (Atom)